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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 16:55

san-rafeu.jpg

Presque tous les soirs, à la fraiche, des réunions s’y tiennent. Habituellement, quelques personnes écoutent ou discutent. Je n’entends que rarement plus d’un mot ou deux en passant. Mais cette fois, il y avait foule, les chaises étaient sorties sur le pavé, la petite pièce ne suffisant pas. Et l’orateur parlait fort, pour être entendu de tous.


Il était question de l’U-M-Péthon. Vous savez, Sarkozy, l’ancien président, celui qui a perdu toutes les élections depuis 2007, celui qui a ruiné la France, celui qui est venu faire la quête auprès des français pour sauver le parti qu’il a aussi ruiné. Oh, rien de polémique là-dedans, j’en ai autant pour son successeur, qui, par aveuglement, conduit la France vers l’abîme que creuse avec aplomb la Marine, laquelle espère profiter de nos restes.


Mais je m’égare. L’orateur était en train de se féliciter que la cinquième circonscription du Var, la mienne, ait, en une semaine, récolté 8000€. C’est peu, pour une des circonscriptions qui compte le plus d’imposés sur la fortune de France, mais bon, les riches sont radins, c’est bien connu...


Et le voilà qui en rajoute, qui précise qu’il s’agit de la cinquième circonscription élargie, que des sympathisants extérieurs auraient également donné leur obole. Et même une famille venue du Morbihan, dis-donc !


Au cas où cette rumeur viendrait à vos oreilles, je tiens à préciser que, bien qu’originaire de Bretagne, je ne suis pas le généreux donateur morbihanais qui a financé l’UMP à Saint Raphaël.

Dame non.

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 21:21

L'autre jour, celui de la fin du monde, le Mythe, mon pote de facebook, s'inquiétait de savoir s'il aurait bien ses quarante vierges, au paradis de ses pères...

Un truc qui m'a toujours amusé. Sont-ce des vierges spécialement conçues par son Dieu à son intention, ou bien simplement des défuntes recyclées après qu'elles aient été rafistolées. La question n'est pas anodine, quand on connaît la répartition homme-femme sur notre terre. Il faut compter environ cinquante pour cent de femmes pour autant d'hommes.

Et puis, pour ces dames, Dieu a-t-il pensé à une quarantaine de puceaux? L'équivalent des vierges, somme toute. Mais ce ne serait peut-être pas équitable, au bout du compte. Enfin, je n'en sais rien.

Je me souviens juste de mon collègue. On l'appelait Chevronné. Un instituteur polygame, un Mahorais. Un homme juste, sympathique, craignant Dieu. Je me rappelle sa façon de baisser la voix, levant les yeux au ciel, quand il parlait de ses frasques de jeunesse...

DSCN0025.jpg

A l'entendre, à écouter les problèmes qui l'envahissaient, la polygamie institutionnalisée n'avait rien d'un fleuve tranquille. Et puis un jour, il nous a tous fait rire. Il avait trois femmes, le bougre, envahissantes, mais il tenait pourtant à en épouser une quatrième. Qui restait à trouver. Pour assurer son existence au paradis, nous a-t-il confié, pour ne pas rester seul jusqu'à la fin des temps. Parce qu'il n'y croyait pas, lui, aux quarante vierges promises. Parce qu'il croyait qu'il ne vivrait là-haut qu'au côté de la femme qu'il aurait connue vierge...

Or ses trois premières épouses ne l'étaient pas. Il lui fallait donc trouver une quatrième épouse, vierge cette fois, pour éviter la solitude éternelle. C'est à ce moment là que Bouba a parlé de sa soeur, une vieille fille d'une cinquantaine d'années dont il garantissait tant la virginité que la laideur rassurante. Manifestement, à voir la mine navrée de Chevronné, la vierge ne lui convenait guère. 

S'il me lit, il en rira encore, Chevronné. Et surtout pas de quiproquo, le mécréant c'est moi.

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 17:43

Sur la photo, ils ont tous les deux l'air perdu.

Il devait avoir dix-sept ans, il en paraît tout juste treize. L'autre, d'un an plus vieux, est à peine un adulte. Il le domine, le protège peut-être. D'ailleurs, c'est lui qui sourit. Mon père se raccroche à son épaule. Derrière un palmier. Rien d'autre.

Une photo prise pour donner des nouvelles à la famille. Elle est datée. Charles et Roger, peut-on lire au dos, 1940 Casablanca.

C'est une photo qui ne se trouve pas dans les albums de famille, une photo qui m'a toujours intriguée. Le plus jeune des deux, c'est Roger, mon père, et le grand frère, mon parrain, Charlot.

1940 - Casblanca - Roger et charles Le Berre

Pourquoi cette photo aujourd'hui? Roger est mort il y a trente ans, et je reviens des obsèques de son frère Charles. Leurs voix se sont maintenant tues. Curieusement, au delà des différences physiques, c'était la même voix. Le même timbre, les mêmes intonnations, les mêmes expressions.

Et puis, cette photo, elle raconte une histoire.

Que faisaient deux jeunes Bellilois de 17 et 18 ans à Casablance à Casablanca en août 1940 ? 

Et ça, ce n'est pas une petite histoire, c'est la grande histoire, mais toute nue...

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:02

J'appartiens à une génération où la guerre était encore présente. Mes instituteurs avaient bien sûr été résistants, les hommes politiques, les journalistes, les diplomates, les dirigeants d'entreprise, tous avaient leur diplôme de bonne conduite pendant l'occupation. La France du Général de Gaulle avait massivement résisté à l'envahisseur.

Et rituellement, tous les ans, la commémoration de l'appel du 18 juin venait nous le rappeler. Avec en point d'orgue, la célébration du courage, du patriotisme des hommes de l'île de Sein, tous volontaires pour rejoindre Londres.

Et tout aussi rituellement, mon père riait, parlait de mensonge. Du mensonge sur le ralliement de tous ces hommes. Il racontait l'histoire du commandement militaire des îles du Ponant, qui avait mobilisé les hommes et les avait embarqué d'autorité pour Londres.

Le bateau qui embarquait les groisillons aurait été torpillé devant Lorient. Et le commandant de celui qui transportait les bellilois aurait décidé de rejoindre le Maroc plutôt que l'Angleterre, pour y rejoindre sa famille.

Ça, bien sûr, c'est l'histoire de la photo, le pourquoi de la présence des deux frères à Casablanca, en août 40. Restent malgré tout ces propos, que j'attribuais à son anti-gaullisme. C'était tellement en opposition avec la doxa de l'époque, l'héroisme des îliens bretons, impossible à nier.

Et pourtant, en cherchant, j'ai trouvé. Le nom du bateau, le San Pedro. Le récit d'un écclésiastique, et surtout un carnet de voyage, celui d'un soldat français, embarqué sur le bateau à Cherbourg, qui parle de l'embarquement des bellilois, et des circonstances de ce voyage au Maroc. un petit carnet rouge.


Le-voyage-au-Maroc-de-Roger-Le-Berre.jpg

 

Cela n'enlève rien au courage de ces Sénans de la France libre, mais rappelle juste que les circonstances sont souvent plus fortes que les hommes. Voilà ce que j'ai pu reconstituer cette aventure qui a amené les deux frères au Maroc...

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 10:02

Nous sommes en juin 1940. Le San Pedro fait partie du dernier convoi de bateaux à quitter le port du Havre avant l'arrivée des Allemands. Voilà le contenu du carnet rouge, journal de guerre d'un soldat embarqué au Havre à destination de Bordeaux.


san-antonio.jpg

 

Mardi 18 En mer. Bonne mer. Arrêt en rade entre île de Belle Ile et port de Quiberon à 18 h.

Reparti après embarquement des hommes de 17 à 50 ans à 3 h le 19. Dépots mazout Lorient et Vannes en feu. Alerte sous-marin. Direction changée.

Mercredi 19 En mer. Vers Bordeaux ??(singe, singe et singe). Biscuits !!

Jeudi 20 En mer (très belle) Où allons-nous ? quelques cas de folie à bord. Recherche des suspects Belges…. Couchons dans canot; Biscuits Eau taxée.

Vendredi 21 En mer (très belle) (grande corrida avec les fous) ; un bébé de 4 mois meurt ; immersion en mer très impressionnant.(prêtre de la mission de Clermont Tonnerre) Alerte s/marin. Ordre mise ceinture.

Samedi 22 Arrivé Casablanca à 9h ancré en rade. Débarqué à quai à 15h.


san-pedro.jpg

 

A ces informations, s'ajoute le récit du père Artigues, curé de Locmaria,  qui raconte qu’on fit embarquer pour l'Afrique du Nord les hommes valides de 17 à 50 ans. Il ajoute que si leur bateau, le “San Pedro”,  les débarqua sains et saufs à Casablanca, deux autres cargos du convoi furent torpillés au cours du voyage. Ces mêmes hommes furent rapatriés et  arrivèrent à Belle-Ile le 16 octobre 1940.

Entre temps, mon père et son frère, tous les deux normaliens à Vannes, furent hébergés par des enseignants, des syndicalistes, au Maroc. Voilà donc cette histoire reconstituée, grâce à Internet. Une petite histoire qui rencontre la grande histoire, un sacré voyage pour un garçon de dix-sept ans.

Un véritable roman qui reste à écrire. 

 

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 14:03

 

Lundi 11 novembre 1918, Privas. Les cloches sonnent pour l’armistice , tout le monde se réjouit et se rassemble. Ma grand-mère pleure. Elle sait que son père ne reviendra plus de la guerre. Mobilisé le quatre août 1914, parti pour la guerre le 7 septembre, il est porté disparu quelques jours plus tard. Et déclaré mort en 1918, mort pour rien, sans même savoir pourquoi. Il n’avait rien demandé à personne.

Ce que furent les dernières semaines d’Émile Lacroix en août et septembre 1914, je les ai reconstituées à partir des lettres que Marius Coutas écrivait à sa femme Daria, la sœur d’Émile. Celles-ci sont d’autant plus émouvantes qu’on peut y deviner les interrogations de la famille restée en Ardèche. Les lettres se veulent rassurantes jusqu’à la mi-septembre puis se teintent de plus en plus de désespoir.

 
Ce ne sont que des extraits, car elles sont souvent longues, difficilement lisibles, ou bien courtes, cartes postales militaires, ou encore écrites en urgence sur des bouts de papier. J’y ai ajouté les deux lettres qui concluent la vie de Marius Coutas, tué lui aussi fin novembre 1914. 

 

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Marius Coutas est debout à gauche sur cette photo prise à Villefranche, peut-être Émile Lacroix s’y trouve-t-il aussi.
Mon arrière grand-père est mort à trente-et-un ans au bois de Cheppy. Dans la presse d’alors, on a conspué la lâcheté de l’armée de Provence, qui a cédé devant l’armée allemande. Dans les livres d’histoire, la Grande Guerre ne commence officiellement qu’à partir de la bataille de la Marne. 
Voilà donc une transcription rapide de ces lettres de Marius à sa femme...
 

5 août 1914 Nous avons dormi en ville, sur le glacis, autour de la caserne. Les chefs sont sympas.
6 août Nous sommes à Villefranche, il y a là 10000 hommes, d’où des problèmes de nourriture, les repas ne sont pas servis à l’heure. J’ai vu Émile, il est dans la même compagnie que moi. Mallet nous a trouvé un lit pour la nuit.
9 août Nous ne faisons rien que dormir et manger. On nous a habillés d’une tenue de toile, pas d’équipement ni de fusil. Après cinq heures, nous sortons en ville avec Emile et Blachin, pour acheter un litre pour le dîner et un litre pour le souper.
10 août Aujourd’hui, sortie à la campagne et aux bains de mer avec la compagnie prévue par le lieutenant.
14 août Nous portons toujours une tenue de toile et nous n’avons toujours rien fait. Le 64è bataillon est tout équipé, il fait des marches quotidiennes. Emile a reçu une lettre de sa femme. C’est bientôt le moment du battage des blés, il faudra le faire faire par un tiers. Nous sortons tous les soirs en ville.
16 août Dimanche matin, sortie à Nice, promenade en tramway. La ville est triste à voir, il n’y a que des militaires, les magasins sont fermés. Emile a rencontré le fils Cheyre (sans doute un camarade).
18 août Nous touchons notre fusil aujourd’hui, mais nous sommes toujours mal équipés.
20 août Le métier rentre, nous faisons maintenant de l’exercice journellement et quelques marches : ce matin départ à 4h00, retour à 9h00, marche facile, sans sac ni fusil (sauf ceux qui l’ont reçu). Le temps est affreux, il tombe une pluie battante. Il a fallu se changer au retour. Tous les jours, des femmes se présentent à la caserne pour voir leur mari qui a alors droit à une permission. Dommage que l’Ardèche soit si loin pour toi.

 

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29 août Le travail commence à changer, marche quotidienne et exercice le soir. Vous avez le bonjour d’Émile.
30 août Nous avons été équipé hier de fond en comble, 150 personnes soit la compagnie entière.
sept. Nous sommes prêts à partir. il me reste encore 60 cts. Nous ferons notre devoir. Je serai nommé sergent ce soir.
sept. J’ai reçu ton mandat, tes lettres. Nous partons sous peu, seulement 100 hommes.
sept. Le départ est prévu ce soir ? Nous embarquons à Nice puis Montélimar et Meysse peut-être se verra-t-on à la gare ?
sept. message écrit d’Avignon (sans doute jetée avec ses chaussures de civil à la gare de Meysse) « Arrivée à 3h00 départ prévu à 7h00 Emile est avec moi »
13 sept. Je suis en bonne santé, j’ai vu les méfaits de la guerre. 
18 sept. Nous ne recevons aucune nouvelle.
19 sept. Je suis en bonne santé mais le temps est toujours affreux.
23 sept. décès d’Emile Lacroix au bois de Cheppy
26 sept. "Toujours en bonne santé reçu des lettres."
29 sept. Non, je n’ai pas de nouvelle d’Emile. Nous sommes au repos depuis 3 ou 4 jours nous avons combattu assez longtemps avant. Puisse cette guerre se terminer au plus tôt.
2 oct. Je n’ai plus revu Emile : nous ne sommes plus dans le même bataillon. Il commence à ne pas faire bien chaud. Nous sommes toujours couchés dans les bois. Envoie-moi des chaussettes en laine et du papier à cigarette.
4 octobre Je n’ai pas besoin d’argent, il n’y a rien : partout où on passe, tout est brûlé. Je suis en bonne santé. Envoie-moi des chaussettes en laine et un pull marin, il commence à ne pas faire chaud. J’ai appris aujourd’hui par des camarades d’Emile qu’il a été grièvement blessé, peut-être Berthe a-t-elle été avertie...

7 oct. On est dans des tranchées, à 500m de l’ennemi. On entend des balles siffler au dessus, mais on commence à y être habitué. Il me faut des chaussettes, un caleçon, des gants. Nous n’avons pas chaud, surtout pour coucher au dehors. Fais-moi aussi parvenir des tablettes de chocolat, de l’alcool de menthe et du tabac, du papier à cigarette et des allumettes. J’ai eu des nouvelles d’Emile par ses camarades mais ils ne savent pas où il est passé.
10 oct. Il fait froid, envoie moi un cache nez et à manger. Je n’ai toujours aucune nouvelle d’Emile.
15 oct. Nous sommes au repos depuis deux jours. Le temps est superbe depuis quelques jours, mais il se remet à la pluie. Je n’ai plus ni papier à lettre ni enveloppe.
23 oct. J’ai reçu aujourd’hui un colis (sucre, chocolat, chaussettes et gants). Je suis au repos depuis hier pour deux jours encore après 4 jours aux avant-postes. Il y a eu aujourd’hui une cérémonie religieuse pour les morts du bataillon. On mange bien mais pas en première ligne. Et il ne faut pas faire de bruit sinon les obus tombent : on est à 100 m de l’ennemi !
25 oct. Je suis toujours en bonne santé, j’ai reçu un colis. Envoyez-moi pipe et tabac, saucisson et chocolat
1 nov. Je suis toujours en bonne santé malgré de vives attaques de l’ennemi.
2 nov. Longue lettre où il raconte une attaque à la baïonnette et donne des nouvelles des pays (le Blachet n’est pas revenu). Marius Coutas a appris par Daria Lacroix qu’il n’y a aucune nouvelle d’Emile, il suppose qu’il est peut-être prisonnier ou pire.
24 nov. Longue lettre où Marius Coutas se plaint du froid. Il dû passer cinq jours et cinq nuits sans bouger dans une tranchée. Tout est détruit alentours. "Il est temps que cela se termine"
25 nov. Encore une longue lettre, Marius y décrit les ravages de la guerre en Belgique Il n’a pas eu de lettre depuis 10 jours. Il demande que l’on prie pour lui
27 nov. Je suis en bonne santé malgré le froid. Non, je n’ai aucune nouvelle d’Emile, ni du Blachet.
1 déc. Un petit mot envoyé par un camarade du même village annonce à Daria Lacroix que son mari est blessé grièvement.
23 déc. Longue lettre du même qui raconte la mort de Marius Coutas, le beau-frère d’Emile Lacroix, tué d’une balle en pleine tête à Ypres, en Belgique.

 

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 11:21

 

non masculin, parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré. (Le blasphème est à distinguer du sacrilège : le premier consiste en paroles, le second en actes.)

Je pensais avoir une maîtrise à peu près correcte de la langue française, et pourtant, c’est un mot qui me pose problème. Non pas que je n’en comprenne pas le sens, je sais lire un dictionnaire. Ce que je n’arrive pas à cerner, c’est le concept qui se cache derrière le mot.

A l’origine de cette réflexion, un de mes mauvais jeux de mot, sur Jésus, qui s’est cru si fier, là haut sur sa colline... Mauvais, mais bon, où est le blasphème ? Après tout, les prophètes des uns ne sont pas les prophètes des autres. Les religions ne sont que des constructions de l’esprit humain, chacune pense représenter un absolu qui exclut les autres absolus. S’il y a une relativité des religions, de leurs divinités, de leurs dogmes. Pourquoi y aurait-il une universalité du blasphème ? 

Moi, je suis athée, c’est un croyance qui en vaut bien une autre. Pas catholique, encore moins chrétien, athée. Le spectacle de l’univers offre à mes yeux bien plus de richesse que tous les récits mythologiques écrits par les hommes. Si je respectais un prophète, ce serait Darwin, et je blasphèmerais si je disais qu’il aurait pu croire à l’intelligent designdes créationnistes chrétiens.

La théorie de l’Evolution est critiquée, heureusement, et elle a résisté à toutes les critiques jusqu’à aujourd’hui. Ce serait licite de la critiquer, de la moquer, de la caricaturer, et illicite de mettre en doute la virginité de Marie, la révélation du Coran ou le caractère sacré de Jésus ? Qu’on m’explique.

Bien sûr, j’ai été baptisé, je porte un prénom chrétien, mais ce sont des actes sociaux, des traditions qui étaient à respecter à l’époque de ma naissance. Je n’ai jamais vu ma mère dans une église, et la seule fois où j’ai vu mon père entrer dans une église, c’était pour ses obsèques. Je suis athée, pas catholique, et Jésus n’est pour moi qu’un personnage historique, sans doute utilisé par son cousin Jean. Rien de plus.

 

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 20:57

Ce soir, où que se porte mon regard, je vois des murs, une maison, je ne dirais pas sans âme, j'y habite, mais sans passé, tout au plus un demi-siècle. Une famille y a vécu, l'été. C'est tout. Elle sera détruite, dans un an, dans deux ans. Tout y est en sursis. Une maison morte avant d'avoir vécu. Il n'en restera rien.

Contraste avec cette semaine passée dans la Vosge. Une maison de grès, une maison paysanne. Sur le linteau, cette inscription : "en lané 1811".

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Penser qu'une maison puisse avoir cet âge, qu'elle puisse être habitée, que j'y ai dormi... Combien de vies, combien de rires, de drames, combien d'amour s'y ont déroulés. Elle a survécu aux guerres de Napoléon, à la guerre de 1870, celle de 14 et celle de 39, et elle est toujours là.

Ces lieux habités, ces traces d'un passé révolu me fascinent, me racontent des histoires. Ces murs ont vibré aux bruits de vies qu'ils ont abritées. Est-ce que j'aurais pu être medium dans une autre vie ?

C'est un village assez hors du temps, c'est vrai. Et c'est le hasard qui m'a conduit ici. C'est sûrement un pays de sortilèges, de sorcières et de guérisseurs. Quand j'écris, ce matin-là, du bruit, dehors, un voisin qui fend du bois pour l'hiver. Toutes les maisons ont toutes un de leurs murs couvert de bûches, stock de bois de chauffage. A Ronan, on a dit quatre mois de neige et de verglas, au minimum...

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J'aimerais que ce village me retienne, que la voiture refuse de repartir, village d'un autre temps. Même pas peur. La proprio habite en face de la maison, elle est née à cinquante mètres d'ici, a vécu dans la maison du virage, un peu plus haut sur la côte. Sa famille a bâti la chapelle. Son père, son grand-père sont d'ici... Sorcière? Gentille en tout cas, souriante. 

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 08:15

petit matin

 

Le pont des fées, c'est aussi une table d’hôte, dans une vieille ferme. Le patron, comment dire, original, une sorte de fin baba cool immensément barbu, sorti d'un film de Jarmush, cheveux grisonnant, pantalon noir et veste pied de poule cintrée, galurin sur la tête. On entre, il fait la bise, et nous conduit, la main sur l'épaule, jusqu'à notre table. Dix euros de bonnes choses, et les dents du fond qui baignent.

Il n'est pas seul. Sur la route de l'étang Lallemand, une pancarte, "atelier de fabrication de yourte", des chevaux, un sculpteur sur bois. 

Plus tard dans l'après-midi

Assis - devrais-je dire assoupi - sur un banc ombragé, le téléphone sonne... 

 

"Bonjour Michel Le Berre, c'est Delphine Batho.

- Euh, oui...

- Delphine Batho, la ministre de l'écologie!

- Aaaah... Bonjour Madame la Ministre..."

 

Il y a des conversations qui réveillent.

 

Pas si calme, ce coin.

 

mere-et-fils.jpg

 

Encore plus tard, promenade dans le bas de la vallée, le long du canal des Vosges, encore en activité. Un ancien site industriel. Des corons, une ancienne filature. Plus de toit, juste des murs nus, une inscription, Etablissement Jules Dorget. La Forge de Thunimon. Des activités anciennes, forges, filatures, verreries, minoterie, il ne reste que les noms de lieu. Et un peu de tourisme fluvial sur le canal pour animer les écluses.


thunimon.jpg

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 00:00

Un matin, il y a bien longtemps, du temps que le monde était encore calme, qu'il y avait moins de bruit et davantage de verdure et que les hobbits étaient encore nombreux et prospères, Bilbo Baggins se tenait debout à sa porte après le petit déjeuner, en train de fumer une énorme et longue pipe de bois qui descendait presque jusqu'à ses pieds laineux (et brossés avec soin). Par quelque curieux hasard, vint à passer Gandalf.

 

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C'est ainsi que commence l'histoire de Bilbo le Hobbit. On nous dit qu'il adorait les cartes, et que dans son vestibule en était suspendue une grande représentant tout le Pays d'Alentours, sur laquelle étaient tracées en jaune toutes ses promenades favorites.

Rien ne me fait plus penser à ce Pays d'Alentours que cette région de la Vosge où je traîne mes pieds ces jours-ci. Les noms, sur la carte, magiques, les forges de Thunimon, le bois de la Michotte, la basse des Orges, le Ban St Pierre, le Grand Bois, le Chaudiron, le Pas d’âne, la Tranchée, le Pont des Fées, la Grande Chicotte, Les Trois Fontaines, la Chapelle aux bois, les foins Martin,...

Toute une toponymie étrange... Des visages, aux fenêtres, on ne passe pas inaperçu, les yeux nous suivent, inquisiteurs. A un carrefour, une curieuse croix tressée, un calvaire, un lutin d'osier, aux aguêts, comme un inscte prêt à s'envoler, la Croix de l'Enfant Rollot...

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C'est sûrement un pays de sortilèges, de sorcières et de guérisseurs. Dans l'air, du bruit, un voisin qui fend du bois pour l'hiver, une vache qui meugle au loin, un oiseau. Toutes les maisons ont un de leurs murs doublé de bûches, stock de bois de chauffage pour l'hiver. A Ronan, on a dit quatre mois de neige et de verglas, au minimum...


 

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